Bois sacré

Pour une meilleure compréhension de ce qui va suivre, il est bon de préciser la disposition des lieux.

Une allée de cyprès partage le terrain en quatre quadrants. Le centre est matérialisé par une croix métallique dont il ne reste que le socle.

Légèrement décalée de l'axe actuel, se trouve la tombe d'un prêtre qui constituera le nouveau centre de l'ensemble.

III PROJETS DE TRAVAUX A ENTREPRENDRE DANS LE CIMETIERE

Le moment est venu de fixer les limites de notre action. Les contacts pris nous autorisent et nous obligent à faire des propositions concrètes.

Le bureau est invité à se prononcer avec précision.

A cette intention tous les éléments sont passés en revue dans un premier temps, puis l'ordre chronologique des interventions est évoqué, pour envisager pour finir la répartition éventuelle des charges entre les principaux partenaires.

III.1. ENONCE DES TRAVAUX.

Les Chapelles :

Leur état justifie-il leur suppression ou leur conservation ?

Dans l'optique qu'il s'est donné, le bureau se rallie à l'idée de la suppression.

Les Superstructures :

Il convient de distinguer les structures volumineuses, les simples dalles, les clôtures métalliques, les pierres tombales, la croix centrale.

Les superstructures volumineuses qui semblent creuses seront enfouies dans un trou foré à cette intention.

Les Dalles seront respectées pour être recouvertes de terre. Seules feront l'objet d'opération de propreté celles qui le nécessiteraient vraiment.

Les Clôtures métalliques en fer forgé seront enlevées, entreposées ou enfouies à l'écart.

Les pierres tombales, à l'exception de celle du prêtre, seront enlevées et regroupées pour être enfouies. La récupération et le rapatriement d'un élément quelconque tel que pierre ne relève pas de notre ressort. Les familles qui seraient d'un avis contraire le feraient de leur propre initiative et sous leur seule responsabilité. Il conviendrait de les en dissuader vivement.

La Croix Centrale subira le même sort que les structures précédentes. Ce n'est pas sans hésitation que la décision est prise. Les arguments essentiels résident dans le fait que le symbole de la Chrétienté est présent, visible de loin et de haut, par l'ordonnancement des cyprès conçu dès l'origine. La seconde raison est qu'il ne reste de la croix que son socle et une branche. Par ailleurs si l'on veut conserver une perspective dans l'allée principale, il faut obligatoirement sacrifier un des deux éléments, la croix ou la pierre tombale.

Faire recouvrir de terre l'ensemble du site en évitant l'apport de terre de remblai.

Procéder à la plantation de quelques arbres, d'entretien facile voir ne nécessitant aucun entretien, à la périphérie et remplacer ceux qui auraient été détruits. Des oliviers récupérés sur les terrains voués à la construction d'immeubles d'habitation seraient particulièrement indiqués.

Les allées existantes seront déblayées et ratissées. Tout autour du terrain sera ménagé un chemin de ceinture. Ces voies seront recouvertes de gravier par apport extérieur ou par résultat du concassage et du broyage des structures précédemment retirées.

La clôture aura un sort différent dans le temps. Elle sera d'abord maintenue en l'état voir réparée si cela s'avérait nécessaire. Par la suite, elle pourrait être supprimée pour permettre une intégration complète dans l'environnement.

La présence d'un gardien sera indispensable au début pour inciter la population au respect sans toutefois lui interdire l'accès. Son rôle sera essentiellement éducatif à l'égard des visiteurs, les invitant à considérer ce lieu comme un héritage commun.

III.2. ORDRE CHRONOLOGIQUE DES INTERVENTIONS.

Dégager les accès existants représentés par les allées de cyprès.

Dégager un espace suffisant pour entreposer momentanément dans un coin libre, les différentes structures devenues inutilisables.

Forer dans cet espace une cavité suffisamment vaste pour l'enfouissement de ces structures.

Dégager tout autour du mur d'enceinte une bande de terrain pour constituer un chemin de ronde, en rabattant la terre vers le centre.

Dégager les branches d'arbre récemment coupées sans discernement.

Préparer en bordure du terrain, contre le mur, des forages pour l'implantation de nouveaux arbres.

Procéder à la dépose de toutes les structures verticales : le socle de la croix centrale, les chapelles, les pierres tombales (à l'exception de celle du prêtre située en retrait derrière la croix et reconnaissable par son inscription), les grilles en fer forgé.

Procéder à la fragmentation mécanique de ces formations et les enfouir dans l'excavation préparée à cette intention.

Procéder à l'incinération des branches d'arbre coupées.

Procéder à des travaux limités de propreté pour colmater d'éventuelles ouvertures de tombes.

Rabattre la terre dégagée à la périphérie vers le centre.

Compléter éventuellement le recouvrement par un apport extérieur de terre, en provenance de chantiers avoisinants (à l'exclusion des terres de remblai).

Dégager très correctement les alentours immédiats de la seule tombe conservée en état.

Procéder à la plantation des arbres et arbustes aux endroits définis.

Procéder au sablage des allées.

III.3. REPARTITION DES CHARGES FINANCIERES

Les partenaires concernés sont les familles, le gouvernement français, la commune.

Les familles auront vraisemblablement à participer aux frais, d'une manière ou d'une autre. L'amicale servira d'intermédiaire auprès d'elles.

Le gouvernement français est déjà intervenu dans le financement d'autres opérations. Contrairement à ces dernières qui ne visaient qu'à une destruction dissimulée ou non, notre projet revêt un caractère particulier et pourrait tenir lieu d'expérience.

La commune d'Ouled yaïch pourrait participer par l'affectation d'un gardien pour une période à définir.

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